Boat
La navigation est celle qui ouvre les horizons.
Les bateaux sont toujours donnés comme le chiffre de la liberté, mais ils sont en même temps l’équivalent d’une cellule de moine, où l’on doit s’imposer les règles les plus strictes si l’ on ne veut pas sombrer et aller au fond.
L’évocation de la navigation, une navigation sur des navires précaires, fatigués d’un équilibre instable. Le bateau avec sa chaine, magie du partir, mais rattachement ,empêchement … aliénation . Un ancrage dans la réalité, la qualité de cette pièce est qu’elle est composée de deux parties comme socle et sculpture. L’une est la construction d’un navire à échelle réduite, l’autre la naïveté de la construction, la matière brute , rouillée rendant compte d’une érosion, d’une temporalité. Flottant dans les airs ,dans son aire , le bateau est retenu par une véritable chaine de navire, soudée à la verticale, elle retient dans un équilibre précaire . On ressent vraiment le mouvement de son immobilité. Une pièce réflexive qui rêve de partir mais qui se retrouve ancrée dans la réalité. Cette pièce se veut autonome, elle se ressent par sa force sculpturale.
Les chaines, les pipelines reliant les bateaux aux abysses sont des images surréalistes, il viennent marquer la profondeur ,c’est une notion abstraite, un entre deux que je relève et qui m’appartient. Il viennent ancrer l’objet dans des espaces inconnus, profonds. Ces points d’ancrage sont une base solide qui maintiennent un équilibre, à la limite d’ une instabilité.
Aller, venir , s’installer provisoirement : le nomadisme est la meilleur réponse à l’échappée du temps .