passeur act 2

“Je ne peins pas l’être, je peins le passage : non un passage d’âge en autre (…), mais de jour en jour, de minute en minute. Il faut accommoder
mon histoire à l’heure. Je pourrais tantôt changer, non de fortune seulement, mais aussi d’intention (…). “
Montaigne
Le passage co mme transit i on : qu’ i l so i t temporel, s pat i al, métapho r i que o u physique, le passage est l’objet du travail des artistes invités par
Caroline Messensee pour le second volet de cette exposition. Passeur a été exposé à Vienne l’année passée et vient cet été à Paris. La migration
entretient un rapport ambigu avec l’idée de choix, de décision. Simultanément forcée et volontaire, elle est un voyage qui ne peut se réduire à
l’idée du seul déplacement. Partir, s’exiler, fuir : indépendamment du degré d ‘urge nce, on qu itte toujours le connu pour gagner un inconnu
pensé, imaginé, maintes fois fantasmé ou redouté. On y retrouve la confrontation au rêve, vieux co mme le mo n de, d’ u n a illeurs forcém ent
mie u x que l’ici. Cett e q u ê te comprend la nécessité d’initier un processus, de chercher un chemin en se confrontant à l’étrange. Chaque artiste
propose ainsi son propre dépassement de frontière, qui finit par toucher à la condition d’artiste et de citoyen.
Le choix de s oeuvres est néce ssaire ment politique. Les artis tes font référence directement ou indirectement aux conditions sociales, politiques
et migratoires de notre temps, aux cassures et décalages et à la nécessité de redéfinir un certain nombre de systèmes politico-sociaux. La
s oc iété évolue à vit esse crois sante. Les p assages so nt plus heurtés, soudains, artificie ls, violent s. L’a utre vie, aill eurs, n’est pas fo rcém ent
me illeure. Cet exode mène à une perte évidente de repère s. Le s oeuv res mettent en exe r gue les mo ments de co u pures et de jonct i ons
carac téristiques de ces mutations pour pénétrer dans de nouveaux espaces socioculturels.
Caroline Messensee.

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