à fleur de peau

Verre spectrum  en thermoformage

Je reprends une recherche que j’ai  déjà abordée sur l’horizon comme projection  mentale et physique. Comment percevoir et ressentir cet horizon, notre premier rapport à l’infini.

Une fois ce paysage basculé, notre point de vue diffère et nous contemplons, non plus cet horizon métaphysique, mais une surface, une sorte d’horizon truqué ; ainsi,   dans des  paysages inversés  s’offre à nous un passage, une fine ligne, un horizon.

Ma volonté plastique n’est pas d’avoir sur le verre l’idée de l’empreinte mais plus celle de l’union de la main créatrice à la matière. L’observation des remous est  une recherche que j’avais  déjà  engagée ; comprendre la surface de la mer,  résultante d’une constante sans cesse en mouvement ayant des rythmes, une trame et gardant une véritable profondeur. Je tente ici d’acquérir une gestuelle, de travailler la matière avec fluidité et mouvement,  comme un « drapé » selon l’ancien. Figer l’instant et le mouvement, et trouver de la vie dans la matière inerte.

La technique du thermoformage est complexe. Beaucoup de verres se sont cassés en raison d’une mauvaise courbe de cuisson et certains verres spécifiques se sont avérés capricieux, n’acceptant pas mes diverses expérimentations. En effet, j’ai poussé le verre à de fortes tensions,  sa réaction fut souvent surprenante: dévitrification, bulles,  fissures… Je fus vite fasciné et convaincu que ces accidents participaient, faisaient partie intégrante de mes exigences.

« La vague est un horizon auquel on doit faire face, sur lequel on doit prendre position. La présence de la vague qui se dresse face à nous remet fondamentalement  en cause une définition du paysage par le seul point de vue. Face à la vague nulle quiétude : elle attend  une réponse de notre part. »